COP21 : pensons à l’eau, face cachée du changement climatique

Il y a plus d’une façon de parler du changement climatique : les gaz à effet de serre s’accumulent, il fait plus chaud, les glaces fondent, la mer monte, les combustibles fossiles sont les premiers responsables, il faut modifier la politique énergétique… Certes. En attendant le changement est en cours, il est irréversible parce que le gaz carbonique reste très longtemps dans l’atmosphère. Il faut donc s’adapter. Et quel est le principal porteur du changement pour les vivants ? C’est l’eau. Le changement climatique, c’est le changement aquatique.
L’enjeu est donc de pallier l’inondation et la sécheresse, et pas seulement de respecter le bon état des eaux qui accapare l’attention des responsables comme si le régime des eaux était immuable dans notre pays. C’est au fond la même erreur que pour le climat : on prend la nature pour un cadre immobile. Le changement climatique accentue l’évaporation et les précipitations, l’eau devient violente. Il n’est que d’évoquer les sécheresses récentes au Brésil et en Californie, et les inondations qui eurent lieu en 2013 et 2014 en Allemagne et au Royaume-Uni, celles qui ont dévasté cette année le Midi de la France. À l’échelle mondiale les conflits paraissent se superposer au triangle de la soif couvrant l’Afrique du Nord, le Proche-Orient et l’Asie centrale.

Source :  http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/12/04/cop21-n-oublions-pas-l-eau-face-cachee-du-changement-climatique_4824477_3232.html#k2l4FW7xH5uTQZgr.99

Photos : PATRICK KOVARIK / AFP