Dîner-débat – 16/02/2018

Expressions de France a organisé son dîner-débat trimestriel le vendredi 16 février 2018, à 19h, au Palais du Luxembourg.

Thème :
« Les diasporas 3.0 : une force de construction pour la France »

Il a été animé par :
Ismaël MBAYE, président d’Expressions de France

Les conférenciers étaient :
– Christian DOAN, chef d’entreprise (diaspora vietnamienne)
– Maria KARUNAGARAN, chef d’entreprise (diasporas indienne et tamoule)
– Maya BEYLOUN, étudiante (diaspora libanaise)

Alors que retenir ?

L’histoire de l’humanité est ponctuée d’événements (guerres, révolutions, etc.) ayant provoqué le déplacement massif de populations entières à travers toute la planète. Ces populations dispersées, qualifiées de diasporas, ont conservé des liens très forts avec les pays d’origine, à travers l’éducation des enfants et un tissu associatif dense dans les pays d’adoption. S’ajoutent à cela l’essor des nouvelles technologies au début du XXIè siècle, rendant lesdites populations ultra-connectées, tant d’un point de vue culturel, associatif que technologique.

Dorénavant devenus des citoyens aussi respectables que discrets, les jeunes générations de ces « diasporas 3.0 », à la fois localement intégrées et quelque peu « mutantes » aux yeux des pays d’accueil, ont développé un savoir-faire et un savoir-être originaux dans nos sociétés post-mondialisées en proie à toutes les incertitudes.

Quelques notions ont été introduites par les conférenciers.

– la notion de tierce culture. Les héritiers de 2 cultures peuvent être tiraillés par ces dernières : celle d’origine et celle du pays d’accueil. Ils sont quelquefois qualifiés d’étrangers dans le pays d’origine des parents, et étrangers dans leur pays d’accueil. Une 3è culture, cultivée notamment lors de voyages ou d’études à l’étranger, peut pacifier 2 cultures en conflit et montrer que le cœur est assez grand pour héberger plusieurs cultures.

– la notion d’identité ouverte. Les conflits internes liées à la pluriculturalité viennent souvent d’une conception exclusive de l’identité, c’est-à-dire l’obligation de correspondre parfaitement à des critères bien précis (ex : nationalité, religion, habitudes alimentaires, conceptions de la vie, etc.) pour être un « insider », un autochtone. Ne pas répondre strictement aux critères, c’est être catalogué « d’outsider », voire d’immigré (sous sa connotation négative), et ainsi de vivre une situation de mise à l’écart. L’identité ouverte permet aux héritiers de plusieurs cultures de satisfaire à un minimum de critères les considérant comme autochtones, et de leur laisser la liberté de cultiver un autre héritage culturel s’ils le désirent.

Globalement, la soirée est une très belle réussite. Les participants sont toujours heureux de se retrouver dans un environnement convivial et intellectuellement enrichissant. L’esprit Expressions de France » perdure : tolérance, respect, culture du débat, écoute active, initiatives.

Le Bureau de Expressions de France

(crédits photo : Expressions de France)