Emelyne – Lons-le-Saunier (39) – 31/03/2020

Aujourd’hui, je suis étudiante en première année d’arts du spectacle et ai l’honneur de m’exprimer sur mon ressenti face à la mise en place de cours à distance, durant cette dure période qu’est la pandémie.

En effet, nous sommes des milliers dans cette situation. Grand nombre d’étudiants se sont vus rentrer chez leurs parents pour ce confinement. Parfois, le foyer familial se trouve hors de la ville. En ce qui me concerne, je me trouve dans un village du Haut-Jura et donc à 100 mètres de la forêt. Génial pour se ressourcer, me direz-vous, mais qu’en est-il du réseau internet ?

Ne disposant pas non plus d’un ordinateur, je me retrouve dans des circonstances plutôt fragiles pour rendre mes devoirs, qui ne sont autres que des partiels ! Certes, il y a d’autres moyens de les rendre. Utilisant mon smartphone, je me dois de me débrouiller par mail… mais comment faire pour rendre un exposé demandé dactylographié avec bonne présentation, sous format ODT ?

Perdre des points quand je ne peux rendre un diaporama par manque de matériel, c’est malheureusement ce que je dois subir, une baisse de note pour un partiel, donc baisse de la moyenne… Super si je veux entrer dans une école et que l’étude de mon dossier se fait, autant vous dire que je ne serai pas là mieux reçue ! Et ce, pourquoi ? Encore une fois car ce système est inégalitaire et aussi sans se soucier de la situation de chaque personne.

Je conçois pourtant bien qu’il faille faire une généralité pour mettre tout le monde au même niveau, mais malheureusement et heureusement, nous ne le sommes pas tous ! Je parle au nom des étudiants universitaires mais aussi pour tous niveaux scolaires. En effet il existe « Pronote » pour les collèges/ lycées, plateforme souvent saturée, dû à la surconnexion. Mon frère, par exemple, n’a donc pu voir ses devoirs qu’au bout d’une semaine, avec une quantité considérable de devoirs à rattraper. Il en va de même pour notre plateforme « Zimbra », qui est la boîte mail étudiante, donc primordiale en cette période !

De plus, tous les parents ne sont pas confinés chez eux. En effet, ma maman se doit d’aller travailler pour le bien de tous, de 8h du matin à 20h, et parfois 23h. Ayant un petit frère, je me doit de m’en occuper, d’assurer ses cours à la maison et d’entretenir celle-ci.

Certes, tous les professeurs ne le sont pas, mais trop restent exigeants. Je remercie les miens qui savent être compréhensifs et prendre soin de donner des plus larges délais. Cela dit, nous restons quand même noyés de devoirs. Ce n’est pas leur faute, certes, mais ceux-ci sont plus nombreux que nos cours eux-mêmes.

Comme annoncé précédemment, étudiante en arts du spectacle, nous pratiquons énormément et cela est primordial pour notre licence, alors comment faire quand nous ne disposons ni du matériel, ni de la connexion.

Nous souffrons tous de cette situation. L’anxiété nous hante. Le travail n’est autre qu’une bouée de sauvetage, alors ne nous en donnez pas une trop lourde, au risque que l’on se noie.

Et comprenez que nos études sont notre avenir et que sans bon fonctionnement et bonne compréhension de ce système inégalitaire, vous nous voyez perdus.

Emelyne

(crédits-vidéo : Emelyne)