Christophe – Amagney (25) – 10/05/2020

Je suis confiné à Amagney, dans le Doubs. Comme Paris, nous sommes en zone rouge, donc pas d’école pour les enfants. Nous souhaitons les garder à la maison jusqu’à septembre.

Ce qui est dingue c’est que le ministre veut maintenir le bac de français de mon aîné, qui est confiné depuis 2 mois… Ça peut encore changer… La maman et moi, nous nous sommes concentrés sur la famille. Le côté positif, c’est que nous avons beaucoup apprécié d’être ensemble 24h/24. Papa, enfants et maman dans un même bateau familial. Ça n’était jamais arrivé avec cette force, cette exclusivité et cette durée.

Les enfants ont découvert le plaisir de la transmission. Je les initie au travail manuel en maçonnerie, plomberie, électricité et menuiserie. Ils découvrent qu’ils peuvent faire par eux-mêmes et qu’il faut apprendre et répéter les mêmes gestes pour maîtriser une technique. Ils ont découvert qu’ils pouvaient préparer des repas entiers avec des plats élaborés parfaitement réussis en collaborant entre frères.

Cette catastrophe mondiale a eu un impact très positif sur notre famille. Mais je me rends bien compte que nous sommes privilégiés par un confinement à la campagne, dans une grande maison, avec une maman professeur. Le côté négatif, c’est que, comme beaucoup, je n’ai plus de travail du tout depuis 2 mois et pas un rond.

Nous traversons une épreuve, il faudra être fort et reconstruire. La vie avec mes petits me rend heureux, alors j’ai le moral. Mais Paris me manque, la vie associative et les échanges entre adhérents également.