Lycée Claude Monet, Paris (75), 2019

Sommes-nous tous égaux face à la réussite ?

En tant que citoyens, nous sommes quotidiennement confrontés à la réussite mais également à l’échec et cela s’accentue dans nos études. C’est pour cela, qu’en tant que jeunes lycéens, nous nous sommes penchés sur la question : Sommes-nous tous égaux face à la réussite ? C’est une question que l’on ne se pose pas tous les jours et qui pourtant nécessite une réflexion.

Tout au long de ce débat, nous avons pu relever de nombreuses inégalités que ceux qui étudient subissent. Ce sont les inégalités au sein même de l’éducation. L’inégalité qui a fait écho au sein de ce débat était « l’inégalité d’exigence ». C’est une inégalité qui concerne la plupart des lycées. C’est-à-dire, chaque lycée possède une certaine notoriété et que plus cette notoriété est élevée, plus les élèves qui sortent du collège et qui souhaitent y accéder doivent avoir une moyenne à la hauteur des attentes de ce lycée ; alors que si un lycée n’a pas une notoriété élevée, l’accès sera beaucoup plus facile. Ainsi, lorsque l’on accède à ces différents lycées, cela crée une seconde inégalité qui est l’inégalité de « traitement ». C’est-à-dire, étant donné que les lycées ont une certaine notoriété, la notation des élèves se fera différemment : dans les lycées avec une certaine notoriété, un 15 de moyenne ne vaut pas un 18 de moyenne dans un lycée avec une notoriété inférieure. De plus, depuis la création des filières dont les filières S, ES et L, de nombreux sous-entendus se sont créées comme le fait que la filière S est la meilleure des trois, que la filière L est la moins bonne et que la filière ES est un mélange des deux. D’où le fait que certains parents veulent que leurs enfants suivent la filière S, car c’est soi-disant la plus prestigieuse alors que c’est totalement faux.

Pourtant, l’éducation n’est qu’un facteur infime de cette inégalité face à la réussite car, en plus de cela, il y a également le facteur géographique qui rentre en compte.

En effet, dans de nombreux coins de France, on peut voir des contrastes entre les grandes villes et les petits villages. En tant que jeunes lycéens habitant à Paris, on voit la chance qu’on a d’être à Paris où les infrastructures nécessaires à notre réussite sont omniprésentes et faciles d’accès, notamment avec les multiples musées, bibliothèques, terrain de jeux, parcs… alors qu’en banlieue cette omniprésence est moindre. Ainsi, on nous a demandé si on aurait pu changer de place avec les élèves de banlieue. À l’unanimité, la réponse a été « NON » car les infrastructures ne sont pas en constante abondance en banlieue. Ce « NON » n’est guère normal car si chaque localisation aurait eu les mêmes avantages de réussite avec ces mêmes infrastructures, la réponse aurait été un « OUI » catégorique. Nous vivons dans un même et unique pays qui ne permet pas une égalité et une justice sociale entre les individus selon leur localisation. C’est-à-dire que certains vont mieux réussir que d’autres alors qu’on devrait avoir les mêmes chances de réussite. Pour régler cela, on crée des discriminations positives en aidant ceux qui en ont le plus besoin mais cela ne permet pas un juste équilibre.

De plus, les chances de réussite passent également à travers la socialisation que notre famille nous inculque. Nous avons tous des familles différentes avec leurs défauts et leurs qualités qui impactent nos normes et nos valeurs. Dans les études, cela passe par le confort du travail que notre famille peut nous offrir, notamment en ayant une chambre individuelle, un bureau, un espace permettant un meilleur apprentissage. D’où l’importance des infrastructures car tout le monde ne bénéficie pas de ce confort de travail. Bien évidemment, la vision de la réussite par les parents est différente et affecte nos choix.

Ainsi, la réponse n’est pas si évidente que cela car la réussite dépend de la définition que l’on peut lui donner. En tant que lycéen, on prend comme exemple les études mais certains pourront parler de réussite dans l’accomplissement d’un projet, d’une victoire à une compétition … Ce qui est sûr, c’est qu’il faut donner les moyens à chacun de réussir selon la définition qu’ils ont établie. Ce qu’on a inculqué à travers l’éducation, le milieu géographique où l’on vit et la socialisation à travers la famille fonde notre propre définition de la réussite.

“ Il n’y a qu’une seule réussite : arriver à vivre sa vie comme on l’entend ”.
Christopher Morley

Contribution du lycée Claude Monet, Paris 13è
Synthèse assurée par Mohamed-Amin CHENNOUF